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"Les Amandiers", plongée dans le Nanterre théâtral des années 80

Publié le 4 novembre 2022
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En compétition officielle au Festival de Cannes 2022, le nouveau film de l’actrice, réalisatrice Valeria Bruni Tedeschi met en avant un lieu, le théâtre Nanterre - Amandier dans les Haut-de-Seine ; et une époque, celle de Patrice Chéreau, qui révéla l’actrice au public dans les années 80. Profondément ancré sur le territoire francilien, le projet a reçu l’aide du Fonds de soutien de la Région Île-de-France et a été accompagné par notre équipe.

Fin des années 80, Stella, Etienne, Adèle et toute la troupe ont vingt ans. Ils passent le concours d’entrée de la célèbre école créée par Patrice Chéreau et Pierre Romans au théâtre des Amandiers de Nanterre. Lancés à pleine vitesse dans la vie, la passion, le jeu, l’amour, ensemble ils vont vivre le tournant de leur vie mais aussi leurs premières grandes tragédies.

  • 33

    jours de tournage en Ile-de-France
  • 142

    personnes employées
  • 16

    décors situés en Île-de-France

Avec 33 jours de tournages en Île-de-France et 2 à New-York, le film de Valéria Bruni Tedeschi s’ancre véritablement sur le territoire régional. 14 entreprises franciliennes ont collaboré au projet, dont le groupe TSF pour la location de matériel, VIP loges pour la régie et la logistique, CLSFX pour le maquillage ou encore les studios de post-production Sounds factory et Autrechose VFX.

Retrouvez l’ensemble de ces prestataires ainsi que plus de 600 autres dans notre Guide des ressources.

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Outre les prestataires franciliens, les producteurs (Ad Vitam et Agat Films) ont constitué une équipe fidèle de techniciens, incluant Logan Lelièvre à la régie générale, Julien Poupard à la direction photo et Emmanuelle Duplay pour les décors.

Une quinzaine de décors naturels ont été mobilisés pour ce projet : des cafés parisiens comme Le Vauban ou la Rotonde, en passant par le cimetière de Pantin, l’Église du Haut de pas, la Cité Universitaire ou encore l’esplanade des Invalides.
C’est bien sur un théâtre qui a été le plus mobilisé sur le projet, mais pas celui auquel on pourrait s’attendre. Le théâtre des Amandiers n’étant pas disponibles sur les dates de tournage du film ( en été 2021), la production a du se tourner vers 2 théâtres différents. Film Paris Region a pu aider les équipes a obtenir les autorisation de tournage nécessaires auprès de la ville de Créteil. 
 

Entretien avec Emmanuelle Duplay
cheffe décoratrice

 

Quel a été le principal challenge pour vous en tant que cheffe décoratrice sur ce film ?
 
Le plus gros défi a été de trouver un lieu pour remplacer le théâtre Nanterre Amandier, dans lequel nous avions projeté de tourner, et qui était un élément essentiel du scénario.

Pourquoi le tournage n’a-t-il pas pu se faire dans ce théâtre ?

Au moment où nous avons eu les dates de tournage du film, nous avons appris que le théâtre des Amandiers fermait pour entamer de longs travaux de rénovation, et qu’il ne serait plus possible d’y tourner.
Valeria Bruni Tedeschi est une réalisatrice qui aime incarner les lieux d'une manière assez réaliste en général. Quand on a su qu’on ne pourrait pas tourner aux Amandiers, on s’est vraiment poser la question « Comment faire pour tourner Les amandiers dans un autre théâtre ? » D’autant plus que Valeria avait déjà tourné aux Amandiers lors de son film « Actrice », et qu’elle avait vraiment écrit son scénario avec des images très précises en tête.

Comment avez-vous procédé pour trouver un autre lieu ? Pourquoi le choix de Créteil ? Comment en aviez-vous entendu parler ?
 
J’ai effectué des recherches dans toute l’Île-de-France, nous avons vu énormément de théâtres, mais j’ai assez vite pensé à la Maison de la Culture (MAC) de Créteil. Je connaissais ce théâtre et il avait des caractéristiques similaires aux Amandiers : les deux bâtiments ont été créés fin des années 60 - milieux des années 70, avec une volonté politique forte des deux côtés de construire une maison de la culture au cœur de la ville. La structure architecturale de Créteil était assez similaire à celle de Nanterre, avec une implantation également assez proche : un grand bâtiment un peu au milieu de nulle part, avec un jardin à côté. En plus de la façade extérieure, on retrouvait à Créteil une très grande salle de spectacle comme aux amandiers.
Seules les salles de répétition ont été tournées dans un autre théâtre, à Brétigny, qui disposait d’une belle salle ressemblant à celle des Amandiers. 

Quand j’ai pensé à la MAC, j’ai réalisé des dessins et des photos-montages afin que la réalisatrice puisse se projeter, et voit ce que rendrait un plan large. Le choix de Créteil s’est fait je pense aussi par une sensation visuelle, Valeria s’est projetée dans cette proposition.

Le scénario, écrit pour un lieu précis, a-t-il été adapté suite à ce changement de décor ?

 Pas vraiment. Seules les scènes des toilettes - il y en a plusieurs dans le film - ont nécessité une adaptation de la mise en scène. Aux amandiers, les toilettes sont très grandes et assez singulières. A l’inverse à la MAC les toilettes sont très petites. On été donc dans des configurations totalement opposées. Finalement Valeria était assez contente de cette nouvelle contrainte.

Quel a été votre travail sur ce décor ?

Pour ce film, j’ai travaillé en étroite collaboration avec Julien Poupard, le directeur de la photographie. Il souhaitait tourner en digital mais avec un rendu pellicule afin de mieux incarner l’époque du film. Cela a entrainé côté déco un gros travail de chromie pour retranscrire les couleurs de la fin des années 80. Nous avons fait plusieurs tests image avec Julien pour trouver la teinte à l’écran qui correspondait à celle des Amandiers à l’époque. Il s’agit d’un rouge-bordeaux qui se retrouve un peu partout dans le théâtre. 

Avec mon équipe nous avons retravaillé la façade extérieure et notamment le lettrage de l’époque ainsi que l’intérieur avec les radiateurs rouges typiques et les affiches de ces années-là. Comme c’est un décor naturel rien n’a été fait en dur. Les peintures, les accroches, tout a été enlevé et démonté après le tournage.

Bien sûr si on regarde l’un des plans d’ensemble du théâtre dans le film, les habitués du lieu voient que ce n’est pas le même théâtre, mais ça n’a pas vraiment d’importance. Nous avons réussi à reproduire l’atmosphère des Amandiers et c’était vraiment ça que nous recherchions avant tout.

Dans l’ensemble c’était un tournage avec peu d’intervention déco. Les principaux postes étaient dédiés à la peinture, nous avons eu très peu de construction. Nous avons dû par exemple reconstruire l’un des décors d’une pièces que Patrice Chereau avait montée dans la grande salle. Grâce aux archives visuelles dont nous avons disposé, nous avons vraiment pu reconstruire les décors à l’identique.

Rosny sous bois
Tournage
"Ad Vitam"